Ophélie habite près du quartier du chaudron, à Saint-Denis. Elle est depuis le mois de septembre embauchée par la mairie en tant qu'adulte-relais. "Ce contrat, c'est comme un joker" explique celle qui vient de galérer plusieurs années. "Deux jours avant les blocages des gilets jaunes, notre frigo était vide, on a mangé du riz pendant deux semaines. C'était chaud"
Dans son travail, elle côtoie beaucoup de familles défavorisées. "Leur première demande en général, c'est un travail. Ensuite, un logement. C'est pour vivre, ou survivre pour certains. Je vois souvent des gens de 30, 35 ans qui vivent chez leurs parents, car ils n'ont pas de revenus."
Elle aussi vivait avec sa mère, avec ses deux petites filles, nées en 2005. "En 2011, ma mère est décédée, et j'ai voulu garder l'appartement. Le loyer était de 500 euros, et je touchais en tout 700 euros d'allocations. Après avoir payé les 50 euros d'eau et 50 euros d'électricité en gros, il me restait 25 euros par semaine pour faire les courses."
À La Réunion, en 2015, un panier alimentaire moyen était 28,1% plus cher à La Réunion qu'en métropole, selon l'INSEE.